Pour connaître les dernières actualités de Hip Opsession, inscrivez-vous à notre newsletter ci-dessous :

Merci !
Votre adresse a bien été enregistrée.

Une erreur est survenue.
Merci de réessayer ultérieurement.

Pick up Production présente

Vicelow : « Être MC, c’est être soi-même »

Après une première partie de carrière à squatter les scènes avec le mythique Saïan Supa Crew, Vicelow consacre désormais son énergie à des projets solo, mêlants musique et danse hip hop  – dont l’incontournable média et battle “I Love This Dance”’. Il est aussi depuis 2008 l’un des fidèles MC’s du Battle Opsession.

En quelques mots, c’est quoi un bon speaker (ou MC) ? 

“Speaker” est un terme inventé par Youval*. C’est un mec qui avait l’habitude de présenter des événements de danse et qui a fini par lui trouver cette appellation. C’est son truc. Moi, quand je suis sur scène, je suis juste Vicelow, celui qui prend le micro. Être MC, c’est être soi-même : avoir une voix, une personnalité, être au contact avec les gens, savoir rire avec le public et bien-sûr faire le show !

* Speaker / MC’s de multiples événement hip hop

Tu es un habitué des battles, en France comme à l’étranger. Quels sont les rendez-vous importants aujourd’hui et qu’est-ce qui fait la spécificité du Battle Opsession ? 

Il faut diviser les évènements en deux catégories : la danse debout et le breaking, qui ensuite se segmentent en de nombreuses sous-catégories. En France, on a par exemple Juste Debout, Fusion concept, Chelles Battle Pro, Paris Battle Pro, Battle Of the Year, Battle Opsession. Au niveau européen, on peut citer le Summer Dance Forever et I Love This dance. Au niveau mondial, je ne pourrais pas te dire, il y en a tellement… beaucoup trop, mais bon ça c’est un autre débat ! 
Le Battle Opsession est très différent des autres compétitions de danse. Sa première particularité c’est son format : sur deux jours avec uniquement des guests, sans pré-sélections. Ensuite, cet événement accueille un public très varié et non pas qu’un public de danseurs ou de connaisseurs. Ce qui est génial, c’est que ce public est très réactif, motivé, chaud ! Enfin, on peut dire et souligner que c’est très bien organisé, c’est carré. C’est loin d’être le cas de tous les évènements que j’ai eu l’occasion de présenter. C’est pour ces raisons-là que je reviens chaque année.

Tu disais récemment que l’aspect athlétique et performance est en train de prendre le pas sur l’artistique. Comment perçois-tu les évolutions de la danse hip hop ?

Cela fait vingt ans que je baigne dans le hip hop et que je suis en première ligne des évolutions de ces disciplines. Si je me suis engagé dans cette culture, si j’ai monté des projets à travers elle, c’est que j’ai cru et que je crois à ses valeurs. Je trouve par exemple que dans le monde, on a un souci de transmission de savoirs entre les générations. A contrario, dans la sphère hip hop, depuis toujours, tu peux voir des jeunes de vingt ans suivant des cours de danse avec des professeur·e·s de quarante ans. Cette transmission a contribué à faire de ce langage du corps un mouvement international, un langage universel et une véritable communauté. Une discipline riche, variée et fédératrice. Une communauté grandissant à telle point qu’elle a atteint désormais les jeux olympiques pour le breaking par exemple.

Quid de cette arrivée du breaking aux jeux olympiques selon toi ?

Je ne peux pas permettre de dire “c’est bien” ou “c’est pas bien”. Il y a du bon et du moins bon à l’arrivée de la danse hip hop dans une telle institution. Personnellement, j’aurais préféré que  soit inventée une nouvelle catégorie inspirée du breaking. “Bboy sport”, “bboy olympics”, peu importe le nom, pourvu que cela mette en lumière que c’est une nouvelle discipline, une discipline sportive, inspirée du breaking. Car pour moi, la danse, le breaking notamment, est un art et non un sport. 

Il y a beaucoup de bboys et bgirls qui ont une souplesse impressionnante, mais ça n’en fait pas des gymnastes pour autant. En participant aux J.O., cela va être une belle vitrine pour ces artistes, pour la culture. Dans le même temps, beaucoup de marques vont également s’y intéresser, parce qu’il y a un business à faire. Un très gros business. Alors, à qui cela va-t-il profiter ? À la communauté de danseur·euse·s ? Seulement à ceux et celles qui vont participer ? À la culture hip hop ? Au monde du sport ? 

Avec les jeux olympiques, le grand public va découvrir les capacités et performances des danseurs et danseuses hip hop. En appuyant sur ces aspects sportifs, on met moins l’accent sur ce qui est moins acrobatique, ce qui est plus dansé, qui touche à la musicalité, ce qui touche à l’art. Avec les J.O., le grand public va découvrir la danse hip hop sous un format qui n’est pas représentatif de l’art qu’elle est.